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L’importance de la préparation physique : l’arme ultime du hockeyeur

  • RAPH
  • 19 juin
  • 8 min de lecture

 

Bien que les performances sur la glace priment sur tout le reste, il est primordial pour un joueur de hockey, peu importe son âge, de suivre une bonne préparation physique s’il veut performer comme il le souhaite. Malgré tout, comment ce dernier peut se préparer, l’été comme en saison, pour parvenir à ses fins ? C’est ce que nous allons découvrir dans cet article avec Alexis Tanguy, préparateur physique depuis bientôt 4 ans de l’équipe professionnelle des Jokers de Cergy-Pontoise évoluant en Ligue Magnus.

 

La préparation physique est un outil essentiel et primordial dans la carrière d’un hockeyeur. En effet, une préparation physique lui permettra de se maintenir physiquement alors qu’une bonne préparation physique adaptée aux besoins de l’athlète vont le faire progresser et perdurer dans son sport. À travers une excellente préparation physique, le hockeyeur progressera sur les différentes capacités physiques qui l’entourent (puissance, force, endurance, explosivité, vitesse, etc) tandis qu’elle permet, dans un second temps, de prévenir la plupart des blessures mais aussi d’en revenir bien plus vite que la normale. C’est ce qu’explique Alexis Tanguy : « L’intérêt d’une préparation adaptée est double parce que ça permet de mieux performer. Le hockey est un sport rapide et la Magnus, comme ses équipes, a des joueurs de plus en plus gros et de plus en plus rapides. Il est donc logique qu’à un moment, les « skills » ne suffisent plus pour performer et de plus en plus de jeunes l’ont compris. C’est donc là où la préparation physique entre en jeu. Notre rôle est d’aider à rendre l’athlète plus fort, plus rapide, plus endurant, etc. Cela minimise aussi les risques de blessures car dans une saison de 50-60 matchs, la blessure fait partie du sport et croire qu’il est possible de passer au travers d’une saison sans rien relève de l’utopie. C’est là où un joueur bien préparé, s’il se blesse, va avoir tendance à avoir une convalescence plus courte. Par exemple, s’il se fait les ligaments croisés, il mettra entre 6 et 8 mois pour revenir à haut niveau au lieu de 9 mois à un an. »

 

En addition à tout ceci, Alexis a tenu à souligner que le travail en saison et entre les saisons est totalement différent. En d’autres termes, pour qu’une préparation physique soit bien adaptée aux athlètes, il est primordial de prendre en comptant les différents moments de la saison, c’est-à-dire que la préparation physique se doit de prendre en considération la charge de travail déjà encaissée par les joueurs : « La principale différence entre la préparation physique en saison et entre les saisons réside dans le volume de travail. En saison, on va plus axer le travail sur la vitesse et l’explosivité avec 3 à 4 séances par semaine. Quant aux intersaisons, on cherche davantage le développement de toutes les qualités athlétiques des joueurs (force, endurance, vitesse, puissance, etc., ce qui nous fournit donc 6 à 8 séances par semaine. Pour une préparation physique adaptée et surtout efficace, il est primordial de prendre en compte le volume total de matchs et d’entraînements. Il est tellement important qu’on ne peut pas se permettre de rajouter un énorme volume de travail en saison. C’est ce qui fait que les joueurs peuvent se blesser assez facilement et donc provoquer des blessures dites de « fatigue ». Ces blessures sont souvent des blessures musculaires, des gênes ou encore de petites entorses. Elles sont très majoritairement dues à un volume de travail supérieur aux capacités “d’encaissement” de l’athlète. Pour réduire et même éviter ce genre d’incidents, le préparateur doit s’adapter puisque la priorité reste le sport en question. C’est donc pourquoi nous faisons beaucoup de « micro-dosing ». Cette technique d’adaptation consiste à travailler sur de tout petit volume mais très régulièrement. Par exemple, sur un cycle d’explosivité, il y aura 15 à 20 répétitions mais tous les jours. »



 

Malgré une bonne préparation physique il est aussi essentiel d’avoir une bonne hygiène de vie si le hockeyeur souhaite performer. En effet, une préparation physique permettra tout naturellement un gain pour le joueur à condition que le joueur ait une bonne alimentation, un sommeil de qualité et donc un style de vie adéquat à la progression personnelle. Alexis Tanguy nous a donc confirmé ces faits en racontant que cette dernière « est judicieuse mais pas optimale en l’absence d’une hygiène de vie de qualité. Bien évidemment, cela reste toujours mieux que de ne rien faire mais si c’est pour avoir une hygiène de vie déplorable en dehors d’une préparation physique adaptée, les gains seront marginaux, c’est-à-dire très minimes. »

 

En plus de pointer du doigt les méfaits d’une mauvaise hygiène de vie, Alexis Tanguy a partagé notre avis sur la formation des jeunes, notamment en termes de préparation physique. Lorsque nous lui avons demandé ce qu’il nous manque dans la formation de nos jeunes si nous voulons nous frotter aux plus grandes nations du hockey, le préparateur physique de 28 ans a su nous répondre avec honnêteté sur ce que nous devrions améliorer en ce qui concerne la préparation physique des jeunes. « Ce qui manque chez nous c’est la formation des jeunes en préparation physique, dans le sens où t’as des jeunes de 17-18 ans qui n'auront jamais fait d’haltérophilie ou de musculation par exemple. Malheureusement, si les joueurs ne sont pas issus d’un club structuré et/ou d’un club ayant un préparateur physique chez les jeunes. Ce défaut majeur crée une situation peu convenable où on se retrouve avec des jeunes qui ont un écart physique énorme avec les autres nations, que ce soit par rapport à des grandes nations comme les États-Unis et le Canada, mais aussi avec des nations comme l’Allemagne ou la Suisse par exemple. Plus globalement, je pense que le fait que le sport ne soit pas ancré dans notre culture n’aide pas à notre cause. Nous ne sommes même pas un pays de sport ne serait-ce que comme la Norvège. Par conséquent, ce manque de culture sportive se traduit par une différence nette au sein des pratiquants des sports en France mais aussi avec les autres pays. »

 

En parallèle avec ceci, le préparateur des Jokers de Cergy-Pontoise nous a également déclaré que pour améliorer un athlète via la préparation physique, il est avant tout capital de se poser les bonnes questions. En d’autres termes, les objectifs d’une préparation physique ne seront pas les mêmes pour un jeune de 15 ans que pour un joueur de 33 ans. Il affirme que « pour les jeunes, il est question de se demander comment bâtir ces derniers en tant qu’athlètes, c’est-à-dire poser les fondations pour qu’ils deviennent athlétiques dès le plus jeune âge, comment faire en sorte qu’ils incorporent de bons patterns sur des mouvements comme le squat, les sprints, les sauts, les mécaniques de poussée et de tirage, etc. En ce qui concerne un athlète professionnel, il s’agit plus d’une double question. En effet, il est important de se questionner sur comment je le fais performer et surtout comme le faire perdurer dans le sens où comme le joueur est payé pour pratiquer son sport, une blessure peut vite compromettre sa réussite et, par extension, son métier. Une fois les 30 ans passés, il sera davantage question de comment continuer à faire progresser l’individu tout en atténuant ses douleurs, ses blessures antérieures, etc. »

 

Dans le cadre de la préparation estivale de ses joueurs, Alexis Tanguy propose également diverses activités. Ces activités sont en réalité la pratique de différents sports. En effet, cette approche, peu connue en France dans le hockey sur glace, est une approche qui favorise l’assimilation de mouvements effectués, de contractions musculaires mais aussi d’amplitudes de mouvements par l’intermédiaire de sports bien différents du hockey sur glace. Cette approche s’inscrit dans la logique de la préparation physique adaptée aux hockeyeurs puisque ces derniers vont donc être plus à l’aise sur la glace lorsqu’ils effectueront naturellement certains mouvements sur la glace. Cette assimilation sera donc favorisée grâce aux différents sports pratiqués durant la préparation physique qui mettront donc l’emphase sur des mouvements basiques de ces sports qui sortent les joueurs de leur zone de confort afin d’être plus performant sur la glace. C’est ce qu’explique Alexis en avançant ceci :

« Je suis persuadé que le multisport est plus bénéfique pour les joueurs qu’une préparation physique classique dans le sens où tu vas développer des compétences et des habiletés motrices que tu ne retrouveras pas dans ton sport. Les joueurs auront donc un panel de mouvements beaucoup plus larges, ce qui fait qu’ils seront capables de s’adapter beaucoup plus vite aux mouvements de leur sport. Cela peut paraître paradoxal puisqu’il n’y a aucune transversalité de prime abord avec le hockey. Malgré tout, cela va permettre d’établir des liens de façon intuitive entre les différents mouvements des autres sports avec les mouvements et contractions qu’on peut rencontrer au hockey. Cela permet également un développement des capacités physiques. Par exemple, si nous prenons l’exemple des sprints, il ne semble pas y avoir de lien direct avec le jeu du hockey mais nous savons qu’il existe une corrélation avec le temps de sprint et la vitesse sur la glace, ce qui va donc nous permettre de savoir comment s’entraîner comme des athlètes spécialisés dans ce domaine. De ce fait, nous allons donc nous inspirer d’eux pour que nous puissions faire progresser les joueurs tout en adaptant les séances. »

 

En addition à tout ceci, Alexis Tanguy explique que l’absence de matériel n’est pas une excuse. La pratique de plusieurs sports permettant de progresser davantage dans le hockey sur glace, cela nécessite très peu de matériel. D’autant plus qu’il est tout à fait possible d’avoir une excellente préparation physique sans matériel, chez soi, ou même n’importe où : « Pour tout ce qui concerne le développement de la vitesse et de l’explosivité, il n’y a pas besoin de beaucoup. Pour la vitesse, seuls des sprints simples sur du plat, en côte voire dans le sable suffisent. Pour être plus rapide, il faut tout bêtement sprinter. Concernant l’explosivité, vous devez sauter avec tout ce que vous avez sous la main comme un pack d’eau, des bouteilles, peu importe tant que l’objet en question ajoute du poids. Cela peut aussi se faire en pente ou même avec des élastiques. Pour ce qui est du renforcement musculaire, il y a toujours un moyen de se développer avec le poids de corps, notamment en jouant sur les tempos. Par exemple, sur l’exercice des fentes, vous pouvez rester une minute en bas et enchaîner sur une dizaine de répétitions puis enchaîner à nouveau avec 30 secondes en bas, rien que ce genre de tempos en poids de corps aide grandement. Il est aussi possible de faire de l’isométrie supra-maximale sur un mur, cela consiste à pousser contre une charge immobile. Vous pouvez aussi vous placer dans une position sans mouvement et la tenir. Pour des fentes, une fois en bas à 90 degrés, il peut seulement s’agir de ne pas bouger et de tenir la position. Pour résumer, il est possible d’avoir une bonne préparation physique en faisant simple, en jouant sur les tempos, en utilisant son environnement et en sprintant. »

 

Vous l’aurez donc compris, la préparation physique est primordiale pour la progression d’un hockeyeur. La préparation physique se doit donc d’être adaptée et optimale si nous souhaitons faire progresser les hockeyeurs de notre pays. Ce paramètre constitue l’arme ultime pour un joueur de hockey, ce paramètre est l’ultime facteur qui différencie un joueur lambda d’un joueur clé pour sa formation.

 

Pour les plus aguerris, Alexis Tanguy et POWERFORGE vous proposent donc des programmes personnalisés mais aussi des suivis de performance afin de progresser et donc de passer un cap dans votre préparation physique (Lien POWERFORGE : Powerforge | Préparateur physique pour athlètes professionnels).

 

OurZone Goalies et Alexis Tanguy vous proposent donc une séance type que tous pourront suivre dès maintenant et sans grand besoin d’un quelconque matériel. Avec ces deux options, vous n’aurez plus d’autre choix que de performer :

 

Puissance

A. Rebonds (2 séries de 15m a/r, 1 min de repos au Poids De Corps):

A-skip


B. Triple sauts vers l'avant (6 séries, 1 min de repos au Poids De Corps) :


C. Sprints (au Poids De Corps) : - 4x10m @PDC, 1'30 repos

- 3x 10m @PDC, 2' repos

D. Split stance isometric wall push : 3 séries de 4 secs/côté au Poids De Corps, 2 mins de repos

E. Chinese plank : 5 séries de 20 secs à 30 secs, 1 min de repos


Conditionning, puissance "lactique"- 8 séries sur vélo de 20 secs au max/2 mins relax

 
 
 

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